La vie devant soi
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Momo vit chez madame Rosa qui élève clandestinement des enfants de celles qui « se défendent avec leur cul ». Ancienne pute elle-même, madame Rosa s’habille et se maquille toujours pour sortir parce que ça lui est resté encore un peu. Juive, elle a connu le Vel-d’Iv et les camps. Alors elle en a gardé une peur panique de la sonnette, d’autant qu’ils vivent maintenant dans l’angoisse d’une descente de l’Assistance Publique. Parce qu’en « France les mineurs sont très protégés et on les met en prison quand personne ne s’en occupe ». Maintenant c’est une vieille juive grosse et malade et qui n’a que ses deux pauvres jambes pour monter les six étages et tous ses kilos.
Heureusement il y a madame Lola qui vient aider financièrement et apporter à manger, une travestie sénégalaise, ancien champion de boxe, et qui se défend très bien au Bois de Boulogne, mais qui malgré son sens de la famille ne peut pas avoir d’enfants parce qu’elle n’est pas en « règle avec les lois de la nature ».
Il y a monsieur N’Da Amédée qui est un bon « proxynète » et qui vient tous les dimanches dicter des lettres rassurantes pour sa famille en Afrique à Madame Rosa. Le vieux monsieur Hamil au café en bas qui a toujours son Victor Hugo avec lui, mais qui s’est « perdu à l’intérieur parce que la vie fait vivre les gens sans faire tellement attention à ce qui leur arrive ». Il y a Monsieur Waloumba du Cameroun, « qui était venu en France pour la balayer » et qui vient avec des amis pour éloigner les mauvais esprits autour de Madame Rosa.
Et Momo dans tout ça qui aime Madame Rosa plus que tout, et qui fera tout pour lui éviter l’hôpital, parce qu’il lui a promis qu’on n’en ferait pas un « champion du monde des légumes », parce qu’il y a le « droit sacré des peuples à disposer d’eux-même ».
Ecrit sous le pseudonyme d’Emile Ajar, ce livre a obtenu le prix Goncourt en 1975.
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