La première lecture de l’opus, telle par exemple que définie en quatrième de couverture, est la dénonciation de la société de la Santé Imposée, qui se répands dans toute l’Europe.
On peut quand même rétorquer que c’est un problème de riches, que les Africains aimeraient bien partager, et qu’après tout, on peut aisément imaginer un système social ou ceux qui souhaitent se détruire à coup de cigarette (j’en parle aisément, j’ai fumé), de gras, de sucre... pourraient le faire tant qu’ils le souhaitent à condition qu’ils en assument le coût moyen (bonjour le hamburger à 10€, pire qu’un paquet de clopes). Ou d’autres solutions plus radicales.
Mais là, ce qui semble dénoncé, c’est que cette Santé soit d’une part Imposée, d’autre part que cette imposition ne soit pas remise en cause.
Et dès lors, il y a comme un problème de message. Car il m’a semblé que l’auteur parlait en fait d’une autre dérive passée de la société Allemande, qui avait cherché à extirper de son sein une "maladie" se transmettant dans les synagogues. Sans le dire.
Mais avec une description des mécanismes sociaux à l’œuvre digne du livre "La mort est mon métier" (excellent, par ailleurs). La Méthode prévoir communication, dénonciation, dans les cas graves, tortures et autres actes d’exception... On se croirait dans un autre temps.
Mais cela n’est pas assumé. Et c’est dommage, il me semble. Même si cela semble aujourd’hui un peu dépassé, les films "avoir 20 ans dans les Aures", "Indigènes"... sont des nécessaires catharsis d’un passé que nous préférons tous laisser sous le tapis.
Et c’est cela qui est brouillon. On dirait une critique qui aimerait crier, mais qui n’ose pas, alors qui parle d’autres choses, sans en avoir l’air...
Ça rends l’ensemble lourd. Dommage.
Et puis, il faut dire aussi que j’ai parfois du mal avec l’organisation de la réflexion de nos amis Allemands. Dans un autre style, Andreas Eschbach écrit de très bons livres, mais totalement différents de ses homologues américains, anglais, ou français. Plus "premier degré". Je suis donc peut être passé à côté de Mme Zeh.
Et vous, vous en pensez quoi ?
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